La qualité de l'eau au robinet : les PFAS et le TFA

Les PFAS (ou substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées) et le TFA (ou acide trifluoroacétique) sont des micropolluants présents dans tous les milieux de notre environnement.

En tant que producteur d’eau potable, Grand Poitiers a la responsabilité de distribuer une eau conforme aux normes sanitaires sur son territoire. C’est en ce sens que Grand Poitiers travaille activement sur la question des PFAS et du TFA. En janvier 2025, des analyses ont été menées, dont les résultats sont accessibles en téléchargement ici (PDF - 705,2Ko). Retrouvez ci-dessous notre FAQ pour comprendre les enjeux liés à ce sujet. 

Les PFAS et TFA en questions

Les PFAS sont une famille de plusieurs milliers de molécules chimiques issues de la chimie de synthèse. Employées dans l’industrie pour de nombreux usages (emballages alimentaires, textiles, revêtements des poêles, cosmétiques, …), ces molécules sont très résistantes et se dégradent très peu une fois dans l’environnement. C’est pour cela qu’on les appelle « polluants éternels ». On peut en trouver des traces dans la plupart des milieux (eau, air, sols, …), et donc dans la chaîne alimentaire, y compris pour les substances déjà interdites.

Le TFA est l’un des plus petits micropolluants appartenant à la famille des PFAS. Des études scientifiques sont en cours pour déterminer son origine. Les premiers éléments indiquent que cette molécule serait issue de la dégradation d’autres PFAS ou de certains pesticides. Le TFA, de par sa petite taille, est très mobile dans l’environnement (eau, air, sols, …)

La connaissance des risques sanitaires liés aux PFAS reste encore parcellaire. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mènent des travaux d’évaluation des risques sanitaires liés aux PFAS, intégrant le TFA.

La réglementation européenne a toutefois dressé une liste de 20 PFAS jugés comme « préoccupants » en raison de leurs potentiels effets néfastes sur la santé. Le TFA ne fait pas partie de cette liste.

Pour en savoir plus : lire l'article "Les PFAS et l'eau destinée à la consommation humaine" sur le site internet du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

En ce qui concerne les PFAS, la directive européenne fixe la limite de qualité à 0,10 µg/l (microgrammes par litre) pour la somme des 20 molécules jugées préoccupantes dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Le TFA ne fait pas partie de cette liste des 20 PFAS. Dans l’attente des travaux en cours menés par l’OMS et l’Anses, la France a décidé de se baser sur la valeur sanitaire indicative appliquée par l’Allemagne : 60 µg/l (microgrammes par litre), avec la volonté d’atteindre une concentration inférieure à 10 µg/l (microgrammes par litre). Au 1er janvier 2026, la recherche de PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine sera rendue obligatoire dans le cadre du contrôle sanitaire.

Pour en savoir plus : lire l'article "Les PFAS et l'eau destinée à la consommation humaine" sur le site internet du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

De premières campagnes d’analyses ont été réalisées par l’Agence Régionale de la Santé et l’université de Poitiers sur l’eau produite par l’usine de Bellejouanne dès 2022. Les résultats indiquaient des concentrations inférieures la limite de qualité à 0,10 µg/l (microgrammes par litre) pour les PFAS dits « préoccupants ».

Dans un souci de protection de la santé publique et de transparence envers ses abonnés, Grand Poitiers a souhaité engager une campagne d’analyses des eaux distribuées dont la première série de prélèvements s’est déroulée en janvier 2025 sur l’ensemble des zones de distribution.

Les résultats confirment que l’eau distribuée par Grand Poitiers est parfaitement conforme à la règlementation sanitaire.

En bref, ce qu'il faut retenir :

  • Une qualité de l'eau conforme vis-à-vis des 20 PFAS dits « préoccupants ». Quelques traces de certaines molécules sont retrouvées dans certains prélèvements, mais très inférieures aux limites de qualité,
  • Concernant le TFA, la concentration varie de moins de 1 µg/l à 4,8 µg/l (microgrammes par litre). La concentration en TFA est inférieure à la valeur indicative de 60 µg/l (microgrammes par litre) et à la valeur objectif de 10 µg/l (microgrammes par litre).

Pour en savoir plus : la synthèse des résultats est téléchargeable ici (PDF - 705,2 Ko)

  1. La régularité des analyses pour une exploitation optimale des mesures. Les résultats des premières campagnes sont très rassurants. Néanmoins, Grand Poitiers souhaite poursuivre sa démarche proactive de surveillance en renouvelant les campagnes d’analyses afin de disposer de plus de données et permettre une meilleure compréhension de cette thématique.
  2. La nécessaire réduction de la pollution à la source. Grand Poitiers met l’accent depuis plusieurs années sur la réduction des pollutions d’origine agricole, notamment via le programme Re-Sources qui propose un accompagnement au changement vers des pratiques plus durables et un soutien aux filières agricoles les plus vertueuses. Grand Poitiers souhaite aussi mettre en place une démarche de réduction des rejets de micropolluants pour les milieux domestiques et industriels.
  3. La transparence envers les abonnés. Qu’il s’agisse d’éclairer des situations sur des problématiques (chlorothalonil, cryptosporidium, …) ou bien de sensibiliser, la collectivité met l’accent sur l’information et la communication avec ses abonnés via différents canaux.
  4. L’amélioration des connaissances scientifiques. Grand Poitiers accompagne la recherche pour déterminer l’origine des micropolluants, caractériser ces molécules, leurs impacts sur l’environnement et la santé humaine, et les techniques de traitement. La collectivité entretient pour cela des partenariats avec les laboratoires de l’Université de Poitiers (ENSIP et IC2MP) et des scientifiques suisses (pays en pointe sur problématiques PFAS et Chlorothalonil), le réseau France Eau Publique, ou encore les autorités sanitaires (ARS).

Pour en savoir plus : lire l'article "Les PFAS et l’eau destinée à la consommation humaine" sur le site internet du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

Les récentes publications sur les PFAS et le TFA interrogent les habitants qui se posent des questions sur la qualité de l’eau qu’ils consomment. Grand Poitiers a à cœur d’assurer comme il se doit sa responsabilité de producteur d’eau potable. Nous avons donc souhaité répondre à ces interrogations en engageant des campagnes d’analyses, dont les résultats sont très rassurants. Grand Poitiers souhaite consolider ces premiers résultats grâce à des campagnes d’analyses régulières afin d’avoir le recul nécessaire pour en tirer des conclusions. Face à ces pollutions émergentes, la collectivité est convaincue que la réduction à la source reste la réponse la plus efficace pour protéger la santé humaine et l’environnement. 

Grand Poitiers engage ainsi des moyens et des actions au quotidien pour garantir à toutes et tous une eau potable de qualité sur le territoire.
 

Gilles Morisseau, Vice-Président Eau, Assainissement et Grand cycle de l'eau