Une histoire familiale et musicale
Chez les Bach, la musique était une histoire de famille, d’ailleurs à cette époque, la formation à l’artisanat ou à l’art se faisait dans le cercle familial.
Dans le foyer de Johann Sebastian Bach cela prenait des proportions importantes, puisque non seulement toute sa famille pratiquait la musique ; sa femme Anna-Magdalena (excellente chanteuse), ses nombreux enfants, mais aussi des élèves qu’il recevait chez lui, et dont il prenait en charge l’éducation tant musicale qu’humaine (comme Johann-Ludwig Krebs ou Johann Christoph Altnikol qui deviendra son gendre).
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, puisque Johann Sebastian lui-même a été formé de la même manière. Ses ancêtres sont musiciens de longue date (depuis Veit Bach qui fut meunier, boulanger et musicien), et étant devenu orphelin très jeune, il fut recueilli par l’un de ses grands frères, Johann Christoph, qui le forma et l’envoya ensuite chez un ami de la famille pour perfectionner sa formation : Georg Böhm.
Johann Sebastian Bach est la figure centrale de ce projet. C’est un compositeur immense, qui a réussi à embrasser de nombreux styles et genres musicaux, et à rassembler de nombreuses influences (françaises, italiennes…) en les sublimant. Ce projet traite aussi de la transmission : JS. Bach était également un grand pédagogue qui a formé de nombreux musiciens, et qui par ses compositions et ses écrits montre une science de la pédagogie (en témoigne les « livres d’apprentissage » qu’il a fait notamment pour son fils Wilhelm Friedemann, ou encore son Clavier bien tempéré dont il écrit dans la préface « Pour la pratique et le profit des jeunes musiciens désireux de s'instruire... »).
L’idée de ce projet est d’une part d’imaginer le foisonnement musical qui régnait dans la vie des Bach à Leipzig à partir des années 1730, entre joutes musicales, prières matinales ou virtuosités instrumentales. Et d’autre part de montrer comment ses successeurs ont développé un nouveau langage tout en conservant l’influence de leur maître. Il s’agit aussi de transgression, notamment pour ses fils Wilhelm Friedemman et Carl Philipp Emmanuel, c’est à dire comment ceux-ci ont réussi à construire leurs propres personnalités musicales, avec l’image de leur père ou en s’en détachant.